POLIVOKS

Un synthétiseur monophonique analogique soviétique avec 2 VCO qui ressemble à un tank (il pèse lourd : plus de 20 kgs) et dont le clavier est épouvantable (du plastique de très mauvaise qualité). Ce synthé est le quasi contraire du Minilogue (que j’ai eu un temps !) il est difficile d’abord, nécessite de se familiariser avec le son et sa construction. Les commandes sont en cyrillique (une bonne occasion pour se mettre au russe et apprécier Pouchkine dans le texte). Mais le son est extraordinaire (on dit même qu’aucun polivoks n’a un son complètement identique à un autre) ce n’est pas vraiment un synthé de scène : accordage aléatoire, une fois éteint puis rallumé on ne retrouve pas nécessairement les réglages initiaux. Ce n’est probablement pas l’idéal pour faire du rock, mais on peut passer des heures à chercher des sons, les basses sont somptueuses. On trouve sur le net des duels minimoog / polivoks avec des sonorités très proches mais le polivoks est aussi différent. Si les soviétiques ont « pompé » beaucoup de technique à l’Occident, ils avaient aussi des ingénieurs de grande qualité en particulier en matière de recherche sonore et ils ont parfois été pionniers en la matière (le fameux synthé ANS utilisé dans la bande son du film « Solaris » de Tarkovski). Le polivoks est donc fait pour les amoureux du son, les filtres sont remarquables, et ceux qui acceptent de passer du temps à rechercher des sonorités parfois éphémères ou difficiles à retrouver. Un véritable analogique, donc. A déguster comme un whisky single malt avec ses spécificités, son caractère qui plait ou qui ne plait pas. « Invention for Polivoks » est un morceau que j’ai entièrement fait avec le polivoks et qui explore les capacités de l’appareil. J’ajoute qu’après l’avoir reçu de Krasnoiarsk (!) je l’ai fait midifié et je m’amuse à le piloter avec mon minimoog lui même midifié : on ne peut imaginer engins si proches et pourtant si différents ! Ajoutons que cet engin a été conçu par Vladimir Kuzmin, lequel a un groupe Facebook avec lequel il est possible de correspondre (tout au moins avant la guerre en Ukraine). Il semble (2022) qu’un société russe veuille en fabriquer une version desktop…

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